LA REVUE DE PRESSE

DE CHARLES BEAUSIRE

 
                                                                                                 

 

 

D O P A G E

 

Puisqu’il est sans cesse question de ce phénomène, lisez ce petit article paru dans l’« Escrime Française » No 8. Cela vous confirmera ce que vous savez déjà. C’est une très vieille histoire malheureusement encore d’actualité.

 

Les chevaux… premiers positifs de cette triste histoire.

 

Le grand public n’a découvert le dopage qu’en 1967. Très exactement après le décès à l’hôpital d’Avignon du coureur cycliste britannique Tom Simpson victime d’une chute durant l’ascension du Mont Ventoux au cours de la 12e étape du Tour de France.

 

A l’époque le mot dopage n’était pas encore employé comme en atteste le communiqué officiel faisant seulement état d’un « décès dû à un collapsus cardiaque provoqué par l’épuisement, la chaleur, le surmenage intense et à l’usage de méthylamphétamines et d’amphétamines… »

 

Puisque le dopage est, selon la loi française « l’utilisation au cours des compétitions et des manifestations sportives ou en vue d’y participer, de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement la performance… » il n’est pas inutile de rappeler certains textes de Pline l’Ancien.

 

Celui qui au cours des premières années de l’ère moderne cumulait les fonctions de naturaliste et d’écrivain, rapportait que les Grecs faisaient une grande consommation de tisane de prêle destinée à dilater la rate favorisant ainsi les performances.

 

A la même période, la médecine chinoise avait recours aux qualités fortifiantes et « décontractantes » du ginseng. En fait, la première manifestation officielle de dopage fut dénoncée en 1666 lorsque les Anglais adoptèrent un règlement condamnant l’usage de substances améliorant les performances des… chevaux de course. Pour ce qui concerne l’être humain, l’Américain Thomas Hicks, vainqueur du


 

 

 

marathon des Jeux olympiques de 1904 à Londres, fut le premier à évoquer le phénomène puisqu’il avouait devoir sa victoire à l’absorption de strychnine et de cherry durant l’épreuve. Aveu qui permettait aux organisateurs de noter dans le rapport officiel de la course que le marathon a démontré du point de vue médical que les drogues peuvent être utiles aux athlètes en cours d’épreuve. »

 

Depuis, le phénomène s’est amplifié justifiant que le Comité international olympique instaure en 1968 des contrôles antidopage à l’occasion des Jeux de Grenoble et de Mexico. Mais il faudra encore patienter une vingtaine d’années pour assister à la création d’une « Charte internationale contre le dopage dans le sport » adoptée dans seulement 27 pays. Jusqu’en 1983, le Canada et les Etats-Unis s’étaient refusés à mener des campagnes antidopage sous prétexte qu’il s’agissait de « manifestation contraire à l’esprit de libre entreprise. »

 

Comprenne qui pourra…

                                                              Paul Zilbertin

                                                              Dans « Escrime Française »

                                                              No 8 (novembre 2002)