LES LECTURES

DE CHARLES BEAUSIRE

 

 
                                                                                                             

                                                                                                                                                                

 

 

 

Michel Carliez,

du talent… en cascade (s)

 

 

Puisque l’escrime au sabre s’achemine vers l’escrime artistique ou ludique, selon l’article de la F.I.E. reporté dans le No 27, voici une opportunité de faire la connaissance de Michel Carliez.

 

Bon sang ne saurait mentir ! Et où il y a des gênes, il y a (forcément) du plaisir… Michel Carliez, « quadra » à l’allure romantique d’un d’Artagnan, a dû, tel le bon Obélix, tomber dans la marmite à sa naissance.

 

Pas celle de la force tranquille de notre sympathique Gaulois mais plutôt celle du talent, de l’éclectisme en matière de spectacle. Maître d’armes, cascadeur, comédien, coordinateur… Son arc à plusieurs cordes lui permet depuis 25 ans de perpétuer la « dynastie » des Carliez, fondée par Claude, son célèbre père et de compter aujourd’hui plus de 200 films (cinéma et télévision) à son actif avec les plus grands. Depardieu, Auteuil, Reeves, Malavoy entre autres ainsi que Vincent Perez avec lequel il vient d’achever le tournage de « Fanfan la Tulipe ».

 

Avant d’embrasser à 19 ans la carrière que l’on sait – « J’ai collaboré en 1977 à mon premier film, « La Carapate » avec Pierre Richard » précise-t-il – il aurait pu devenir stewart (passionné par les voyages), danseur (son grand-père paternel était prof à Nancy) ou encore skieur professionnel…

 Mais « nourri » à la mamelle du spectacle, Michel Carliez décida un beau jour qu’il ferait comme papa : maître d’armes-cascadeur, « La meilleure façon pour moi de concilier deux passions, l’escrime et le cinéma ! » Début à l’école de Nogent sur Marne avec Maître Briche puis en club jusqu’à douze ans environ. « J’ai ensuite arrêté pendant trois années, dégoûté par un prof à l’autorité très militaire et pas de tout pédagogue… »

 

Claude, le papa, saura néanmoins, convaincre le fiston d’intégrer l’INSEP pour y passer le Brevet d’Etat et maîtrise au métier des armes. « Le responsable de salle était alors le Maître Grisoni auquel succéda Henri Davignon tandis que les Maîtres Lefin et Lacaze venaient donner la leçon à l’épée et au sabre. « Michel déjà très orienté vers l’escrime artistique, côtoiera alors les trois Philippe (Riboud, Boisse, Omnès), en pleine préparation des J.O. de Moscou. « Ça faisait plutôt folklo à l’époque. Surtout lorsque j’ai rédigé un mémoire sur

 

 

l’escrime… de spectacle lors d’un stage ! Le Maître Oprendek alors DTN avait préféré en sourire… »

 

Vincent Perez le plus doué

 

Doté de la technique, il fallait à présent acquérir l’expérience. « Avec mon père j’étais bien placé » dit-il. « Je l’ai d’abord accompagné sur les tournages où j’ai eu la chance de croiser Jean Marais, l’acteur mythique de l’époque. Pourtant, ce n’est qu’au 1er Festival du film de cape et d’épée à Auch, en 86 ou 87, que j’ai pu dialoguer avec lui. Un souvenir inoubliable ! »

 

Coordonner un duel revient en fait à assimiler un combat à une chorégraphie. « Il faut que ce soit beau, spectaculaire, rythmé en respectant une priorité absolue : garantir la sécurité des acteurs. » Chaque détail revêt alors son importance. « Le poids des costumes d’époque, celui des armes, nettement plus léger grâce à l’alu, la nature du terrain, les problèmes d’équilibre en hauteur (remparts, escaliers)… » sans parler des exigences du metteur en scène, des décors, de l’histoire, de l’axe des caméras… « Il faut réaliser un amalgame en essayant d’y ajouter sa petite note personnelle, une pincée d’originalité ou d’innovation. »

 

Spécialisé dans toutes sortes de cascades (arts martiaux, équestres, hélicoptères) et « doublure » des plus célèbres, Michel Carliez compte parmi ses amis des élèves plutôt doués. « Vincent Perez en fait partie car il adore ça, il est très habile et aussi compétent qu’un cascadeur professionnel. Après « Le Bossu » et « Cyrano », j’ai travaillé avec lui sur le remake de « Fanfan la Tulipe » qui sortira en avril prochain. Ça devrait donner un beau résultat à l’écran car ce fut un véritable régal ce tournage… »

 

 

    Daniel Pégois

    dans « Escrime Magazine

    No 8, novembre 200

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Michel Carliez