MINI REVUE DE LA PRESSE

 

(ESCRIME)

Par Bruno Arrighi

 
                                                                                                                                                                          

 

 

MARCEL FISCHER TROISIEME A PARIS

(La Tribune de Genève, lundi 17 mars 2003)

 

Une semaine après sa victoire à Bratislava, l’épéiste suisse Marcel Fischer a signé à nouveau une belle performance au tournoi de Paris, où il a pris la 3e place. Il a battu les Italiens Milanoli (champion du monde 2001) et Rota (champion du monde par équipes 2000), ainsi que les Français Delhomme (champion d’Europe en titre) et Obry (champion du monde par équipes 2002). Il n’a été stoppé qu’en demi-finale par l’Allemand Kneip (12-15), qui s’est incliné en finale contre le Français Robeiri, sur le score de 12-15.

 

 

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GIANNA REVIENT, MAIS RIEN N’EST RÉSOLU

                      (Le Matin, mercredi 19.3.2003)

 

Après un boycott d’un mois, Gianna Hablützel-Bürki fait de nouveau partie de l’équipe suisse féminine. Pour le meilleur? Première réponse dimanche lors d’un tournoi de Coupe du monde à Paris.

 

Sophie Lamon, Diana Romagnoli et Gianna Hablützel-Bürki vont disputer dimanche dans la région parisienne un tournoi de Coupe du monde par équipes. Un rendez-vous qui ne compte pas encore pour la qualification olympique - voir à la fin de cet article -, mais qui revêt une certaine importance. D’abord parce qu’il s’agit d’aborder la phase de qualification (dès le 1er avril) dans les meilleures conditions, ensuite et surtout parce qu’il marque le retour de Gianna Hablützel-Bürki au sein de l’équipe suisse féminine à l’épée.

 

A mi-février, l’escrimeuse bâloise décidait de boycotter les compétitions par équipes. Son idée: obtenir sa qualification pour les JO d’Athènes de manière individuelle. Les raisons de son boycott: la lenteur de la fédération suisse à réagir à une demande de la Bâloise. «Je n’ai jamais dit que j’avais quelque chose contre l’une ou l’autre fille de l’équipe, explique Gianna Hablützel-Bürki à la Société d’escrime de Bâle. Les rapports étaient tels que l’athlète n’avait plus le droit de s’entraîner dans la salle du club. L’automne dernier, la vice-championne olympique a fait une demande pour y revenir avec l’entraîneur national Rolf Kalich. «Mais vu les conditions qui m’étaient posées, je ne pouvais que refuser, précise-t-elle. Je m’entraîne à Berne, ce qui m’occasionne des frais de déplacement. En plus, j’ai demandé un subside pour pouvoir effectuer des camps d’entraînement supplémentaires à l’étranger. A mi-février, comme je n’avais pas de réponse de la Fédération, j’ai décidé de renoncer à l’équipe. Diana Romagnoli et Sophie Lamon n’ont pas été mises devant le fait accompli. A la fin de l’année dernière, je leur avais déjà écrit pour leur faire part de mes problèmes».


 

 

Mais Gianna Hablützel-Bürki a vu sa décision se retourner contre elle. Rolf Kalich a clairement dit qu’il n’était pas question de se qualifier pour les JO en ne faisant pas partie de l’équipe. Elle courait les risques de ne pas être inscrite dans les tournois et de ne pas être sélectionnée pour les Mondiaux. D’où de nouvelles discussions et l’annonce de son retour au sein de l’équipe.

 

Problème avec Diana Romagnoli. Les problèmes sont-ils résolus pour autant? En février, Diana Romagnoli et Sophie Lamon n’avaient guère apprécié d’être lâchées deux jours avant le tournoi de Tauberbischofsheim. Elles acceptent le retour de la Bâloise, mais ne l’accueillent pas à bras ouverts. «J’ai un problème avec Diana, admet Gianna. Avec Sophie, j’ai pu avoir une bonne discussion». Et on a le sentiment qu’elle ne dispute les compétitions par équipes que par obligation. «C’est faux, se défend-elle. La compétition par équipes m’intéresse. L’automne dernier, c’est moi qui ai poussé pour qu’on se prépare avec Jean-Pierre Egger et pour qu’on ait davantage d’entraînements en commun».

 

Maintenant, Gianna Hablützel-Bürki doit prouver sur la piste que cet intérêt est réel.

 

COMMENT SE QUALIFIER POUR LES JO

 

Les critères de qualification pour les JO d’Athènes ont été définis ainsi pour les armes ayant une épreuve individuelle et une épreuve par équipes.

 

Les quatre premières équipes du classement officiel FIE arrêté au 31 mars 2004, sans tenir compte de leur zone géographique. L’équipe de chaque zone géographique la mieux classée - Europe, Asie-Océanie, Amérique, Afrique - dans le classement FIE ajusté. Au total huit équipes de trois, soit 24 tireurs.

 

Il sera tenu compte des tournois de Coupe du monde par équipes disputés entre le 1er avril 2003 et le 31 mars 2004. Le tournoi par équipes des Mondiaux de La Havane comptera double.

 

Il restera 12 places réservées aux pays qui n’auront pas d’équipe qualifiée, à raison d’un tireur par pays. 7 - 2 pour l’Europe - par le classement FIE individuel au 31 mars 2004; 5 - 2 pour l’Europe - par une épreuve de qualification de zone.

 

Textes: Bernard Morel

 

 

FLESSEL BATTUE

(Le Matin, dimanche 23.3.2003)

 

Saint-Maur (Fr). Coupe du monde. Epée. Dames. Finale: Hormay (Hon) bat Flessel-Colovic (Fr) 12-11. Demi-finales: Flessel-Colovic bat Toth (Hon) 15-8. Hormay bat Hajnalka Kiraly-Picot (Fr) 15-8. Quarts de finale: Kiraly-Picot bat Hablützel-Bürki (S) 11-7. Toth bat Tripathi (Fr) 12-9. Flessel-Colovic bat Fachrutdinova (Rus) 15-11. Hormay bat Uga (It) 15-8.

 

 


 

SABRE: VICTOIRE DE LA FRANÇAISE CÉCILE ARGIOLAS

(L’Equipe, lundi 31 mars 2003)

 

Argiolas, puissance trois

Victorieuse samedi à Orléans, la sabreuse a remporté son troisième tournoi de Coupe du monde en un mois!

 

«ON ÉTAIT À quarante-trois partout, raconte l’entraîneur Pierre Guichot. Et puis, Cécile a craqué. Elle était complètement cramée». Et il y avait de quoi. Car, avant cette finale par équipes perdue in extremis face aux Américaines, hier à Orléans (43-45), Cécile Argiolas avait carrément flambé. Non seulement pendant la journée, notamment quand elle était parvenue à planter un cruel 10-3 à la Russe Netchaeva pour propulser les Françaises en finale, mais surtout la veille à l’occasion de l’épreuve individuelle.

 

«En fait, souriait hier la championne d’Europe en titre, je n’ai pas attendu la finale par équipes pour m’effondrer... Toute la journée, je me suis sentie épuisée, physiquement et psychologiquement». Le prix à payer pour son incroyable parcours depuis un mois, conclu samedi soir par une troisième victoire individuelle en autant de tournois de Coupe du monde! «A Budapest (1er mars), elle s’était imposée, mais assez laborieusement (15-10 sur l’Italienne Bianco). Deux semaines plus tard, à Foggia (15 mars), elle avait été superbe, tirant comme jamais (15-7 sur l’Italienne Marzocca), rappelle Guichot. Mais, samedi à Orléans, Argiolas a tiré avec ses tripes. A domicile, «j’étais très attendue. Je savais qu’il me fallait confirmer...».

 

Et elle y est parvenu. Certes, «je n’ai pas toujours été très lucide, mais tous mes matches ont été durs. J’ai beaucoup souffert», face notamment à l’Allemande Benad et aux Russes Makeeva et Netchaeva, successivement écartées en huitième, quart et demi-finale pour obtenir le droit d’affronter en finale l’Azérie Elena Iemaëva.

 

Un personnage que cette Elena Iemaëva. D’abord, fleurettiste russe longtemps restée aux portes de l’équipe nationale, avant d’opter tout à la fois pour la nationalité azerbaïdjanaise et le sabre et d’y connaître, enfin, le succès (championne du monde 1999 et 2000). Puis, tireuse aux abonnés absents, avant de revenir en forme l’an dernier pour s’imposer au classement final de la Coupe du monde. Une tireuse que Cécile Argiolas n’était jamais parvenue à battre et qui, à Orléans, fêtait son... 33e anniversaire. «On s’est sans doute rencontrées une quinzaine de fois (notamment en juin 1999, lors de cette finale européenne perdue par la Française). En fait, je ne sais par exactement, glisse Argiolas. Car, depuis quelque temps, j’avais même arrêté de compter!».

 

Et pourtant, c’est haut la main que la gauchère de l’US Ramonville s’est imposée face à son ancienne bête noire samedi soir: 15-9! La clé de cette finale. C’était sans doute «la fatigue. Elle a 33 ans (Argiolas en a 26). Pour elle aussi, le mois a été très chargé. Je crois tout simplement qu’elle était encore plus fatiguée que moi!». Peut-être, mais en attendant Cécile Argiolas a enregistré, à cette occasion, sa dix-huitième victoire d’affilée en l’espace d'un mois. Elle s’est ainsi positionnée en patronne du sabre mondial féminin, juste au moment où Orléans marquait le coup d’envoi de la course à la qualification pour les Jeux d’Athènes, l’an prochain. Des Jeux au cours desquels les dames du sabre feront leur entrée officielle dans la famille olympique. De quoi se trouver une sacrée motivation et oublier les fatigues passées, présentes et même à venir...

Patrick Issert

 

BA