L'ESCRIME,
MA PASSION
Pourquoi j’aime pratiquer l’escrime ? Pour tous les moments intenses et passionnants que je vis actuellement, à chaque tournoi, et que je vous relate ci-dessous.
En
escrime, la règle impose l’utilisation d’épées, de sabres ou de fleurets. Tout
le monde le sait, même le chasseur mongol au milieu des steppes (en fait, je ne
lui ai pas posé la question !). La vérité n’est pas là exactement… Mais
mieux, on se bat avec son esprit …Cela paraît loufoque, mais ceux qui font
de la compétition le savent autant, si ce n’est plus que moi. Le sportif qui ne
supporte pas la pression ne se lancera pas dans l’escrime à haut niveau, mais
pratiquera ce sport en salle. A cet endroit, l’habitude veut que le jeune
escrimeur tire toujours contre les mêmes personnes, et donc, dans la logique et
par la connaissance de son adversaire, cela permet de savoir d’avance si l’on
perd ou gagne… Malgré tout, la surprise peut être grande et nous, tomber de
haut, lorsque sûr de soi, on perd contre cet autre que l’on a toujours vaincu.
En salle également, apparaît la première forme de compétition : le
classement de « qui se placera le mieux dans les tournois ».
Mais
attention, là encore, il y a plus fort en émotion… le tournoi lui-même. Mon
souci n’est pas de gagner ou d’être mieux classé que les escrimeurs de mon
club, mais de ne pas me laisser éliminer. Qui vit,
perdure !
Pour
y arriver, le chemin est long, plein d’embûches, surtout lorsque mon père (et
moi-même) sommes distraits et que nous avons simplement oublié le plan du lieu
du tournoi, ou que la langue parlée à cet endroit, nous paraît bien loin de
notre français. La panique me gagne, les minutes s’écoulent, la gorge nouée, la
voiture se parque…enfin ! Je cours m’inscrire. Heureusement, je ne suis pas
scratché ! Je pénètre dans la salle et tout se bouscule ! Le souvenir
des expériences passées qui resurgissent, accompagné par l’écho des armes qui
s’entrechoquent, les cris de joie ou d’espoir des escrimeurs qui arrachent une
touche à leur adversaire, il me semble que j’ai atterri dans un endroit que
j’ai connu auparavant, ailleurs…. Une once de pression m’étreint. Les amis des
autres clubs viennent à ma rencontre. Nous discutons, nous rions, nous essayons
d’oublier, de nous distraire.
Une
voix, venue de nulle part, appelle les tireurs. Les poules, un plus ou moins
bon classement. De fil en aiguille, l’effort étant constant, le temps court,
j’arrive aux éliminatoires. La règle : pas se faire éliminer,
survivre ! Qui vivra, verra ! ! Allez de l’avant, voir plus loin,
toujours plus loin, le plus loin et le plus longtemps possible !
On
peut rencontrer un adversaire que l’on est sûr de battre. Gare à celui qui est
trop sûr de lui ….
On
peut rencontrer un adversaire contre lequel on est sûr de perdre…Alors, je me donne
à fond ou en raison d’une certaine sensibilité, les erreurs bêtes s’accumulent
et sont soldées par une défaite…C’est la fin, la fin du tournoi et tout est à
recommencer au prochain.
On
peut rencontrer un ami, il devient dès lors un adversaire… Il n’y a qu’un seul
gagnant.
Après
tous ces efforts, la finale n’est qu’une récompense, car je suis assuré d’avoir
une médaille….
Samy
Moussally, Genève, le 10 novembre 2003, minime.