de Jean-Pierre Leyvraz
Les Reportages
L'AIGLE:
(à bord du minibus 'Fechten' en route pour Berne) Je
me tiens derrière Monique, pilote émérite de nos tireurs, tous pleins de
courage -et des excellents sandwiches d'Eric -pour affronter l'Ours. Quant à
moi, je m'apprête à vaincre l'animal (qu'on voit fuyant déjà sur les murs de la
salle de Berne) unguibus et rastris!. Je
traduis: avec bec et ongles.
L'OURS: Nicht so schnell, meine Herren! Nicht so
schnell! L'ours avance lentement,
mais sûrement, et vous n'avez pas encore gagné. Ne savez-vous pas qu'il ne faut
pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué? Hé!
Hé! Notre excellent tireur Bernard Kauter vous attend
avec le sourire, flanqué de ses acolytes Rufer, Giger, Reber, Volgyi,
Trüninger et d'autres. Venez donc vous mesurer:
l'aigle y perdra des plumes, soyez-en sûrs.
L'AIGLE:
Nous arrivons. Le minibus amorce le virage dans la Gewerbestrasse.
Des voitures l'escortent, avec Gaston, Alain, Pierre, Georges.
Je bats des
ailes ensuite au discours de Gaston, remplaçant Bruno souffrant. Les assauts
commencent.
Deux heures plus tard:
L'OURS:
Le verdict est tombé: 45 à 39 pour moi! Donnerwetter! Wir haben gegen
den Adler gewonnen! Hurrah! Trotz seines zahen Widerstandes, nicht wahr?
L'AIGLE:
(un peu abattu) Nous attendons cet ours pour une revanche, au printemps. En
attendant, sus aux saucisses, aux marrons, aux choux rouges de Mme Volgyi, qui nous consoleront. En outre, dans mes serres,
j'ai saisi aux Viddies, chez Jean-Louis, moult bouteilles de blanc de La Côte
pour arroser le repas.
L'OURS
et L'AIGLE en choeur: Honneur aux armes! L'escrime fait fleurir l'amitié entre
le Rhône et l'Aar.
L'AIGLE:
Larvatus pradea! L'OURS: Wie bitte?
L'AIGLE:
C'est du latin: Je m'avance masqué.
L'OURS: Aufwiedersehen!
p.c.c. J.-P. Leyvraz
Le
coach explique pourquoi l’Aigle n’a pas gagné