RECUEIL DE DIVERS TEXTES

RELEVES PAR CHARLES BEAUSIRE

 
                                                                                                                                         

 

L’ESCRIME AUTREMENT

 

La mode est au jeu, tout doit être ludique, festif, carnavalesque, les relents de frites et de saucisses galvanisant les foules, sans parler des lake et street parades.

 

Alors, pour faire de l’escrime une franche rigolade, endossez la chasuble de d’Artagnan et vous ferrailler avec les acteurs et les comédiens de tragédie. Attention quand même du manque de rigueur, il se paie en meurtrissures et ecchymoses.

 

Voici les expériences vécues par un comique bondissant dont vous aurez peut être envie d’aller voir le film après avoir lu son point de vue.

 

ANTOINE DE CAUNES

(en garde... de Mazarin!)

 

C’est Canal + et NPA qui ont révélé cet «enfant de la télé», né d’un père, Georges, présentateur emblématique du JT et d’une mère Jacqueline Joubert, pionnière des speakerines TV... Formant chaque soir avec son désopilant complice José Garcia un duo de... «grenades dégoupillées», cet amuseur public, loufoque et déjanté, est devenu très vite un touche à tout de talent, une espèce de «multicartes» du spectacle. Animateur, acteur, réalisateur, doubleur de voix (Lucky Luke), ce «quadra» à l’humour décapant a chaussé cet automne les bottes du capitaine des gardes de Mazarin pour le tournage de «Blanche», un film de cape et d’épée. Initié aux scènes de duels par Michel Carliez, digne fils de Claude, spécialiste des cascades au cinéma, Antoine nous conte ici ses premiers pas de bretteur du 17ème siècle.

 

Cheveux longs ondulés, barbichette d’époque... L’Antoine est méconnaissable. Comme chaque après-midi depuis début août (les matinées sont consacrées aux leçons d’équitation), son rôle de K.K.K (prononcez ké ké ké) surnom donné à son personnage en raison d’un bégaiement ponctuant le début de ses phrases, l’a conduit à Charenton où Michel Carliez l’a fait inlassablement répéter... «Cela n’a pas été évident au début car je n’avais alors tenu que deux épées dans ma vie: la première en plastique étant gamin et l’autre, souvenir d’un duel comique dans NPA qui m’a surtout servi pour... éloigner les étourneaux de mes cerisiers en Normandie!»

 

Avouant le grand plaisir qu’il goûta à préparer ce film «malgré les contraintes physiques», précise-t-il, Antoine en a profité pour réaliser un rêve... «Tourner un film de cape et d’épée constitue sans doute pour tout comédien la plus belle des aventures. Faire de la fiction une réalité, c’est le pied!» Surtout quand on joue le rôle du méchant, du salaud... Avec «Blanche», je suis gâté car je réunis  toutes  les «qualités»: lâche, fourbe, cruel, cupide, vicieux... La totale en un mot! Plus déloyal que moi, tu meurs!»

 

Bref, il ne faudra pas s’attendre à voir l’écran illuminé par des duels classiques et académiques. «Pas vraiment, non», confie ce bretteur un peu particulier. «Tous les coups interdits sont permis. Même les morsures!» Ça promet, surtout de ne pas être triste... «Les spectateurs vont être surpris, c’est certain. Notamment au niveau du langage qui se rapproche beaucoup plus de celui d’aujourd’hui que


 

 

de celui de l’époque des Mousquetaires!» On aura donc compris que «Blanche» ne ressemblera pas vraiment à un drame... «Avec José Garcia en Louis XIII, ça situe déjà bien le contexte» concède Antoine en riant.

 

C’est surtout le duel de la scène finale qui a nécessité une intense préparation. «Il dure deux minutes et, au cinéma, c’est très long. Un mois de répétitions et de réglages n’a pas été de trop car il faut apprendre à bouger et acquérir les automatismes pour «réciter» à la fois le duel et son texte même s’il y en a peu pendant la bagarre. En général, c’était avant de dégainer l’épée qu’on se disait des gracieusetés».

 

Lecteur assidu de Dumas lorsqu’il était ado après avoir été bercé par le cliquetis des armes de Zorro et Thierry la Fronde, notre invité, dont on ne vous dévoilera pas le destin dans le film, a toutefois vécu quelques frissons lors des duels à visage découvert. «Avec les cascadeurs, pas de problème», conclut-il car on a entièrement confiance mais les scènes entre comédiens, ce n’est pas exactement la même chanson... La moindre erreur est interdite même avec une épée de cinéma!» On pourra en juger de visu au printemps prochain en découvrant un «KKK» très spécial assurément.

 

Daniel Pégois

Source: Escrime Magazine no 77, nov-déc. 01

 

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RECONVERSION RÉUSSIE

 

PHILIPPE RIBOUD

(Médaillé olympique... et vinicole)

 

Philippe Riboud, six fois médaillé olympique d’escrime, ancien capitaine de l’équipe de France aux Jeux olympiques de Séoul (1988), est davantage connu pour son coup d’épée que pour son domaine viticole. Du moins pour l’instant, car Château Roubine (magnifique propriété de 105 hectares, près de Lorgues, achetée par les Riboud en 1994) collectionne lui aussi les médailles. En quelques années, il s’est même imposé sur des grandes tables comme l‘Arpège à Paris, la Tour d’Argent à Tokyo, le Louis XIV en Louisiane... Sur     500 000 bouteilles produites chaque année, 20% à 25 % sont exportées. Valérie, l’épouse de Philippe, y est pour beaucoup: cette mère de trois enfants, formée à l’Ecole hôtelière de Lausanne, n’a pas son pareil pour convaincre Japonais ou Chinois que son vin, cru classé de Provence, est «le meilleur de toute la région!» Une fibre commerciale qu’elle doit peut-être à son père, André Roussel.

 

Source: Le Figaro Magazine, oct. 2002


 

BIBLIOGRAPHIE

AUX ARMES!

 

 

L’épée, c’est avant tout une arme, utilisée comme telle depuis la Préhistoire et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale au moins. Mais les armes blanches sont bien plus que cela. Souvenons-nous de Roland cherchant à soustraire sa fidèle Durandal au sort le plus terrible à ses yeux: tomber entre les mains des Infidèles. Le pommeau en croix des épées chrétiennes témoigne d’ailleurs du statut de soldat de Dieu. Seuls les nobles et les preux ont le privilège, en Occident, de porter l’épée au côté. Et de nombreuses civilisations, peu enclines à bâtir ou écrire, ont mis leur point d’honneur à développer une métallurgie raffinée, les Vikings par exemple.

 

L’artisan qui fabrique les épées jouit d’une révérence particulière, que l’on retrouve partout à travers le monde. Chez les Japonais, on essaie la coupe des sabres (sur des cadavres ou... des condamnés à mort) et l’on enregistre soigneusement le résultat sur les soies des sabres eux-mêmes, par des incrustations d’or! Sans oublier le rôle hautement symbolique de la lame éventrant celui qui se suicide en se faisant hara-kiri.

 

En Inde, la tradition interdit de remettre une arme en son fourreau si le sang n’a pas été versé --- ce qui oblige parfois son porteur à s’entailler lui-même le bout du doigt! D’Amérique en Indonésie en passant par l’Afrique et l’Europe, ce livre à la fois très technique et bourré d’anecdotes nous montre les constantes et les différences dans l’usage et la valeur des armes blanches, dont certaines constituent de véritables oeuvres d’art. (Épées et armes blanches, Bordas, 240 p. ill.,)

 

Source: L’Histoire no 139, Décembre 1990

 

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T.V. ET L’HISTOIRE

 

Petit complément à la série de France II que d’aucun d’entre vous a pu suivre en octobre dernier. Christian Clavier, Napoléon d’opérette ne nous a pas dit qu’il était superstitieux.

Heureusement que J.A. Noverraz était là.

 

 «Il n’y a que les sots qui défient l’inconnu».

 

Paris, 17 novembre 1810

 

Constant m’a dit de faire très attention aujourd’hui, parce que, pour l’Empereur, le 17 n’est pas un jour comme les autres! et il se montre encore plus tatillon qu’à l’ordinaire.


 

 

Le Pédant m’a parlé des superstitions de l’Empereur, de son amulette rapportée d’Egypte, de son Etoile; des visites de Mme Lenormand qui lit dans les astres et les lignes de la main. Il a assisté à une scène avec le prince Borghese peu après la naissance de son héritier:

 

- Sire... Surtout, ne lui donnez pas ce titre! a dit le prince Borghese.

 

- Et pourquoi pas? s’irrita l’Empereur.

 

- Parce que «Napoléon.-Roi-de-Rome» comporte 17 lettres.

 

Le nombre 17, chez nous, est redouté car, expliqua le prince, en chiffres romains, 17  s’écrit XVII, l’anagramme de «vixi» qui en latin, signifie «j’ai vécu», donc, je suis mort.

 

A son retour d’Egypte, Napoléon, quand il décida de renverser le Directoire, fixa le jour au vendredi 17 brumaire de l’an VIII, mais un de ses généraux lui avait déjà parlé de ce 17 inquiétant, et l’Empereur se souvint que le vendredi est aussi le jour de la mort du Christ. C’est alors qu’il eut cette phrase: «Il n’y a que les sots qui défient l’inconnu...»

 

Tiré du livre de H.M. de Stadelhofen:

A l’ombre de l’Empereur

 

 

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LA DEVINETTE DE CHARLES BEAUSIRE

 

QUI EST-CE?

 

RÉPONSE QUELQUE PART DANS CE NUMÉRO

 

 

 

 

 

C B