La petite histoire interne de l’Escalade

 
                                                                                            

 A l’exception bien entendu du 1er juin, fête nationale genevoise qui commémore la réunion de Genève à la Confédération, tout le monde sait, je l’espère, que l’Escalade est le fait le plus marquant de l’histoire de Genève qui a laissé l’hymne cantonal incontournable et inoubliable.

Depuis plusieurs générations, la Société d’escrime de Genève, comme toute société genevoise digne de ce nom, a fêté dignement cet anniversaire par une réunion « patriotique » dont le rite devenait immuable : Repas, discours, résumé historique, lecture du nom des victimes, chant de Cé qu’è l’aîno, bris de la marmite.

Il est vrai que cette coutume perd un peu de son attrait, les générations montantes préférant probablement des distractions plus modernes. Aussi la participation à cette manifestation a considérablement diminué. Si bien que certains se sont posé la question de savoir s’il y avait intérêt à poursuivre cette tradition d’autant plus que deux manifestations, au sein de la SEG se font concurrence : les jeunes et les anciens ?

L’assemblée générale décida donc d’organiser une poule générale sur plusieurs semaines dont l’apothéose serait la proclamation des résultats à l’occasion d’un gigantesque buffet dit canadien.

Or, si les inscriptions à la poule furent nombreuses, ce concours n’alla pas jusqu’à son terme faute de combattants ce qui entraîna la suppression de la réunion finale.

De son côté, le groupe des irréductibles organisa au pied levé, un lundi du mois de décembre, un petit tournoi par équipe selon la formule dite italienne. Prévu à l’origine pour quelques-uns, la composition s’étoffa au fur et à mesure des arrivées et en cours de soirée il fut rehaussé et amélioré par la présence inattendue de deux charmantes escrimeuses. On refusa même quelques arrivées très tardives.

Deux équipes de trois tireurs s’affrontaient donc et les trois qui arrivaient les premiers à quinze touches éliminaient les autres. Assauts assez rapides et très attrayants.

L’apogée de ces rencontres fut naturellement une réunion autour de tables bien garnies de victuailles et de boissons diverses. Par extraordinaire, c’était un lundi qui avait réuni exceptionnellement une affluence de tireurs peu commune. Tout le monde participa en fin de compte à cette fête à tel point que les tables furent rapidement soulagées.

Il ne fut point question d’Escalade, la Mère Royaume n’aurait pas pu avec sa seule marmite subvenir, à l’improviste, à ces nombreux appétits. Ce qui est bien comme cela.       P. B.

 

 

 

La Société d’Escrime de Genève a 140 ans

 

 

 

 

 

C’est en effet, le 12 avril 1862 que fut créée la Société d’Escrime qui ne devait devenir

Société d’Escrime de Genève qu’en 1886.

Deux réunions importantes eurent lieu afin de commémorer les centième et cent vingt-cinquième anniversaires sous la houlette des présidents d’alors Jacques Hochstaetter et Gaston Mayor.

Pour que le cent quarantième ne passe pas inaperçu, un historique sera publié dans « l’Epée d’Argent » du mois de mai prochain.