CARTE DE VISITE D’UN MEMBRE TRES

SYMPATHIQUE DE LA SEG. CETTE FOIS-CI:

PIERRE BEAUSIRE     

Portrait de Pierre Beausire

 

 

Notre « red-en-chef » a tout voulu savoir de moi et puis il a demandé, quelle exigence, que vous en sachiez autant.

 Vous dirai-je tout ? peut-être pas mais au moins les points que j’estime positifs, sinon de quoi aurai-je l’air ?

 Je suis né le 7 juin 1925, à Lausanne, à l’avenue de Morges No 45. C’est intéressant non ? Mon papa était cheminot et ne se plaisait pas du tout dans cette capitale vaudoise, aussi a-t-il fait en sorte de se faire transférer et il aboutit à Genève qui, en tant que ville, ne le satisfaisait pas beaucoup plus jusqu’au jour où il découvrit que le Salève, lieu d’entraînement pour varappeurs, était tout proche.

 J’ai donc suivi mes classes primaires aux Cropettes, école infestée par les « voyous des Grottes », dont je faisais partie de droit et de fait, puis j’ai tant bien que mal fait mes classes secondaires dans un collège dit « moderne ». Après quelques petits boulots, un début d’apprentissage de commerce que mon chef disait être le début d'une carrière de comptable mais je n’aimais pas les chiffres ce qui n’arrangeait rien.

 J’entrepris donc des « études de lettres » dans une imprimerie de la place. Je peux bien le dire puisque mon patron, maître imprimeur, se prétendait même à juste titre, détenteur d’un diplôme ès lettres.

 Puis employé modèle dans un grand et réputé (plus réputé que grand au demeurant) journal genevois, aussi pingre que distingué, où j’ai occupé plusieurs postes sans responsabilité aucune. J’ai par la suite suivi un cours fédéral de correcteur à la fin duquel j’ai obtenu un certificat envié en trois langues, si bien que j’ai occupé un poste d’expert, durant vingt ans, dans une commission officielle. Cette distinction m’a permis après 15 ans de « journalisme » d’entrer à la Chancellerie d’Etat où à force de compromissions et de coups de coudes je pus devenir chef du service de la législation de la République. J’y ai alors connu quelques déboires mais beaucoup de satisfactions ; des amitiés non confirmées et des jalousies tenaces mais tout de même une certaine considération qui finalement ne sert à rien.

 Mon père, qui était un casse-cou aimant se faire peur, comme tous les gens de cette espèce, avait poussé ses deux fils à faire du sport, tout jeunes. C’était alors la gym aux appareils (la torture quoi !) ou l’athlétisme. J’ai alors tout tenté. Je n’aimais surtout pas les sports d’équipe. Au football, par exemple, je n’ai jamais touché un ballon ! J’ai donc par hasard, eu l’occasion de me faire des frayeurs dans quelques combats de boxe, sport auquel j’ai vite renoncé vu ma condition physique peu compatible et aux dangers réels pour mon anatomie.

 Que me restait-il ? l’escrime que j’ai pratiquée durant quelques années interrompue en raison d’une activité professionnelle nocturne contraignante. J’ai fait alors de la course à pied (insigne sportif, course de l’Escalade, Morat-Fribourg), de la musculation (sans succès pour les biceps), du vélo (sans EPO c’est- à-dire sans résultats satisfaisants) et surtout du tir sportif à 50 et 300 mètres ; Les cartons à souliers pleins de médailles encombrent mes armoires.

 L’âge aidant (c’est bête cette expression) mais plutôt venant, je suis revenu à la salle d’armes où j’ai trouvé de si charmants compères puis amis que je n’ai pu, après avoir passé par la sympathie, m’empêcher de remettre l’épée à la main en tant que membre à part entière. J’espère que mes « adversaires » ne me font pas de cadeaux quoique certaines touches que je donne me paraissent un peu faciles.

 Mais le fait de reprendre le chemin de la salle pour participer à des assauts épiques me remplit de plaisir et de satisfaction.

 Les Bernois n’ont qu’à bien se tenir.

 N’est-ce pas piquant ?                                                             

  

 Les frères « ennemis » ?