D I V E R S Par
Pierre Beausire
VACANCES
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Vacances ! Synonymes de repos ou de départ en tous les cas de fermeture. Presque tout est fermé durant les vacances : magasins, bureaux, entreprises, ateliers divers. Même la salle d’armes de la Société d’escrime. Seulement là, exception ! une poignée d’irréductibles a réussi à apitoyer le Maître qui a consenti à prêter sa clé à un doyen de confiance pour permettre aux fidèles anciens (retraités pour la plupart), qui n’ont plus jamais de vacances, de venir faire assauts les lundis et vendredis en fin d’après-midi.
Cependant, cela n’a pas été longtemps confidentiel et peu à peu nous avons vu venir des visiteurs à qui selon le règlement de 1888 « Il faut faire politesse aux personnes présentables qui viennent dans la salle… » Des visiteurs visiblement connaisseurs en fait d’escrime qui se sont mesurés en toute civilité entre eux et avec les membres présents, naturellement sous le regard sévère de certains aïeux barbus et peut-être fondateurs de la société.
Cette année, ces visiteurs-tireurs ont été assez nombreux pour que le sujet en soit relaté avec plaisir. Le site internet (www.escrime-seg.ch) en est peut-être pour quelque chose ?
SÉJOUR
DES CUBAINES
Pour
la quatrième fois consécutive, l’équipe féminine de Cuba est venue à Genève,
s’entraîner dans nos locaux du Bout-du-Monde afin de préparer les
Championnats de monde de Nîmes (26 octobre-1er novembre 2001).
Accompagnées du Maître Pedro Enriques ces quatre escrimeuses (Mirayda,
Milagros, Zuleidis et Eimei) travaillent avec beaucoup de détermination et
d’application. Comment pourraient-elles faire autrement avec un maître aussi
sérieux qu’énergique ? Mais il ne faut pas ignorer qu’elles le font dans
des conditions difficiles, autant financières que pratiques. Ne doivent-elles
pas, par exemple, partager leur gant ou leur tenue ou faire recoller les lames
de leurs épées ?
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Il
faut signaler qu’en 1997 Mirayda Garcia et Zuleidis Ortiz furent
respectivement championne et vice-championne du monde au Cap. En 1998, toutes
quatre furent vice-championnes du monde par équipes à La Chaux-de-Fonds. En
1999, Mirayda Garcia s’est classée 3e aux Championnats du monde de
Séoul et en 2000, aux Jeux Olympiques de Sydney, l’équipe s’est classée 7e
et Zuleidis 5e individuelle.
Notre
rédacteur en chef n’a pas pu résister au désir légitime de poser quelques
questions à l’entraîneur national de Cuba Pedro Enriques, avec la
collaboration du traducteur Miguel Paz.
Question : C’est la quatrième année que l’équipe féminine d’épée de Cuba vient à Genève. Pour quelles raisons ?
Réponse :
Afin de participer aux Championnats du monde de Nîmes c’est une excellente
solution qui nous permet de nous adapter au décalage horaire, aux habitudes
européennes et de profiter des bonnes conditions d’entraînement dans une
belle salle bien équipée, mise à notre disposition avec générosité par la
Société d’escrime de Genève et son président M. Patrick Cramer. Nous y
trouvons des escrimeurs de bon niveau avec qui nous pouvons croiser le fer afin
de nous familiariser avec d’autres habitudes. En outre, la possibilité de
participer au Tournois Clarins est aussi pour nous un très bon exercice.
— Note : Il renouvelle plusieurs fois ses remerciements à la Société d’escrime de Genève et à son président.
Question :
Quel est le programme de votre stage ?
Réponse :
C’est un entraînement spécifique lié à l’escrime qui peut varier entre 3
et 5 heures par jour. Il ne s’agit que d’échauffement et de mouvements en
relation avec l’escrime. Il n’y a pas d’autre entraînement physique comme
la course à pied ou autres disciplines sportives.
Question :Quelles
nations redoutez-vous le plus ?
Réponse :
Toutes, il convient de n’en sous-estimer aucune. Il faut se présenter chaque
fois avec la même détermination car on ne peut pas savoir dans quelles
conditions se trouve l’adversaire. Cependant nous pensons que les plus
dangereuses sont (dans le désordre) la Russie, la Chine, la Suisse, la Hongrie,
l’Allemagne, la France, l’Italie et… Cuba.
Question : Dans la compétition individuelle, quelle escrimeuse peut remporter le championnat du monde ?
Réponse :
Dans le désordre aussi : Nagy (Hongrie), Flessel (France), Duplitzer
(Allemagne), Logounova (Russie) et les…Cubaines.
Question :
Que pensez-vous de l’équipe féminine suisse ?
Réponses :
En bonne condition physique, et bénéficiant des leçons et conseils de très
bons maîtres, elle peut obtenir de beaux résultats. (Là il ne « mouille
pas » note de la réd.)
Pour
terminer, nous devons dire que Miguel Paz, champion d’épée de Colombie se
trouvait également à Genève pour préparer également le Championnat du monde
de Nîmes, profitant en cela d’être l’époux de Mirayda Garcia, championne
du monde comme nous l’avons dit plus haut. Miguel Paz, qui parle parfaitement
le français a volontiers fait office de traducteur et nous l’en remercions
sincèrement.
P. B.
ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE
« Présence : 12 membres. Rapport du comité : Peu de sociétaires ont fréquenté la salle et l’on craint de plus en plus que suivant les circonstances il puisse arriver une espèce d’effondrement parmi les sociétaires dont plusieurs sont déjà âgés, ils payent leurs cotisations mais ne mettent plus les pieds à la salle. Il n’y a pas dans l’élément jeune la sève et l’entrain qu’il faudrait pour faire vivre et prospérer la société.
La délibération est ouverte sur les mesures à prendre pour remédier
à un état de choses aussi fâcheux. »
Mais
non ! Mais non ! Où ai-je la tête ? Je suis en train de réécrire
le procès-verbal du 14 décembre 1876.
Ça allait mal, à la rue du Stand, mais pas autant que le comité
d’alors le craignait puisque 125 ans plus tard l’assemblée générale du 11
octobre 2001 a pu s’ouvrir sous de meilleurs auspices avec la présence de
seulement 16 membres en la salle du Bout-du-Monde.
A 18 h 45, le président Patrick Cramer ouvrit cette 139e assemblée
générale. Boudée tout de même par une majorité de membres inscrits elle
n’en fut pas moins constructive, contradictoire et même destructive.
Après lecture des divers rapports indispensables à la bonne
marche de toute société digne de ce nom, soit rapport du président, du secrétaire,
du trésorier, des contrôleurs, ce fut l’élection du président qui a été
reconduit dans ses fonctions (j’ai l’impression qu’il les cumule toutes à
l’insu de sa bonne volonté) et des membres du comité.
L’ordre du jour prévoyait alors le dernier point dirigé avec
calme et bonhomie : « informations générales ». C’est le
moment où chacun peut exprimer ses félicitations et ses rancunes, ses regrets
et ses vœux. Dans une assemblée normale c’est toujours le point le plus long
et le plus animé, surtout quand il s’agit de supprimer un tiret dans la liste
des comptes ou le fait de ne pas avoir reçu une convocation. L’état des
douches et des vestiaires n’y a pas échappé. La date de la fête de
l’Escalade a suscité un débat animé. L’esprit patriotique « fou le
camp », le mois de décembre avec son cortège de « gueuletons »
occupe tous les esprits et tous les estomacs. Si bien qu’au grand dam de
plusieurs, la fête traditionnelle fut supprimée pour être remplacée par une
poule unique étalée sur plusieurs semaines et terminée par un buffet
canadien.
Voilà ce qui m’est resté en tête de cette assemblée générale.
Les membres intéressés aux détails, outre les 16 présents, se reporteront au
procès-verbal officiel tenu au pied levé par Alain Hidber en raison de sa
belle voix et de sa plume alerte.
P. B.
TIR
AU CANON
Septembre approche, l’esprit de revanche se renforce chez les
artilleurs d’occasion. La convocation arrive. La Société de Tir au canon de
Carouge ne nous a pas oubliés. Bruno rameute ses concurrents. Il s’agit de se
rendre plus nombreux et plus performant que l’an dernier au stand de la
commune organisatrice.
Deux groupes de six tireurs sont constitués et le samedi 1er
septembre, la majorité des participants sont au rendez-vous.
Le groupe désigné Zorro (il faut quand même faire savoir qui l’on
représente) aligne les meilleures gâchettes (en effet les canons sont munis de
gâchettes). Le second groupe qui s’appelle D’Artagnan se présente en ordre
dispersé, deux membres ne pouvant tirer que le samedi suivant, ce qui augmente
le suspense. Il s’agit de Paul John et de votre serviteur (renseignement
important pour la suite des événements).
Car enfin, Paul me bat régulièrement avec délectation sur les pistes
de la salle (exceptions faites de quelques inattentions) aussi me jeta-t-il son
défi « le perdant paye l’apéro = toujours du chasselas).
Alors je me plonge dans tous les traités d’artillerie, je relis les
théories napoléoniennes, les connaissances du baron Dorsner, chef de
l’artillerie de l’Armée du Rhin, du général Boyvin (nom prédestiné !)
de la Martinière, le maréchal Marmont, premier inspecteur général de
l’artillerie du 1er Empire, sans oublier notre génial compatriote
Jomini. Cependant, j’avais oublié que les canons de Carouge ne se chargent
plus par la bouche et ce n’est pas le colonel divisionnaire Georges Marcuard,
collaborateur du général Guisan, qui pouvait venir à mon secours. Si bien que
j’ai dû payer l’apéro. Paul m’a quand même dit merci avec son sourire
narquois.
Il faut remarquer que Bruno s’était courageusement déplacé pour
nous soutenir malgré un état de santé défaillant.
Finalement sur dix groupes concurrents, le groupe D’Artagnan se classe
5e avec 256 points (Alain Zonco 54) et le groupe Zorro prend la 8e
place avec 242 points (Charles Beausire 54) sur 300.
Mais cette fois-ci j’ai compris l’astuce et je ne suis pas le seul, aussi la vengeance promise est reportée à l’année prochaine. P. B.
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Le règlement, c’est le règlement !
Certains amis tireurs, de notre salle, se permettent parfois de railler
sur le fait des armes !
Quelle
outrecuidance.
C’est pourquoi je ne puis résister au plaisir de faire reproduire ici
le règlement affiché dans la salle mais dont la date de validité n’est pas
indiquée, nous n’allons point badiner sur un tel détail.
RÈGLE
Que
l’on doit observer dans les
ACADÉMIES
DE L’ESPÉE
SÇAVOIR
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Ne
point jurer le Saint nom de Dieu
Ne
point dire de paroles, ni de chansons indécentes
Ne
point badiner, attendu que les suites en sont ordinairement fâcheuses
Ne
point railler personne sur le fait des armes
Ne
point tirer l’espée dans la salle d’armes
Ne
point tirer des armes sans être gantés
Ne
point tirer des armes l’espée au côté
Ne
point troubler ceux qui tirent des armes
Ne
point traîner le bouton du fleuret à terre
Faire
politesse aux personnes présentables qui viennent dans la salle et leurs offrir
des fleurets sous l’agrément du maître
Les
fleurets cassés seront pour le compte des escoliers qui les auront présentés
aux étrangers pour faire assaut
Les
fleurets qui seront cassés par les escoliers d’une même salle seront payés
par celui entre les mains duquel le tronçon sera resté
En
tirant des armes, lorsqu’on fait tomber le fleuret de son adversaire, il faut
le ramasser promptement et lui remettre en main avec politesse
Si, malheureusement, en tirant des armes, on se frappait au visage, celui qui donne le coup doit faire honnesteté à l’autre
L’escolier
doit payer les fleurets qui se cassent lorsqu’il s’exerce contre le maître
ou contre les prévost de la salle
Et enfin il est de l’honneur de l’escolier de payer régulièrement le prix convenu.
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Comme toute entreprise, nous nous voyons contraints de restreindre les
frais de port. Quarante trois membres de la SEG nous ont donné leur adresse
e-mail. De ce fait, nous communiquons par le biais du courrier électronique
(e-mail). Un petit calcul nous démontre que nous économisons au moins Fr.
100.- par année (4 communications par année et par personne). Nous avons donc
constitué un carnet d'adresses centralisé et serions heureux que les autres
membres possédant un ordinateur et, qui n'ont pas encore participé à cette
action nous communiquent leur adresse électronique. Veuillez S.V.P. remplir et
envoyer le formulaire sur le site de la Société
rubrique informations (valable aussi pour changement d'adresse).
Il va de soi que ce système demande à ces personnes
de consulter régulièrement la boîte de réception sur leur appareil.
PB
BA