MINI REVUE DE LA PRESSE

(ESCRIME)

Par Bruno Arrighi

 
                                                                                                                                                                        

 

COMME A SYDNEY (Le Matin, 13 octobre 2001)

Les épéistes suisses peaufinent leur forme à Macolin en vue des Mondiaux de Nîmes qui commencent dans deux semaines.

Souvenez-vous, il y a un peu plus d’un an: les JO de Sydney commençaient en fanfare pour la Suisse grâce aux épéistes.

Marcel Fischer terminait 4e, à une touche de la médaille de bronze chez les hommes. Puis Gianna Hablützel-Bürki remportait la médaille d’argent de l’épreuve individuelle féminine. Dans l’épreuve par équipes, la même Gianna, Sophie Lamon et Diana Romagnoli se paraient également d’argent, battues par la Russie en finale. Un an plus tard, les mêmes athlètes se retrouvent face à un nouveau défi: les championnats du monde de Nîmes.

«Sydney est un bon souvenir, mais cette année, on est reparti de zéro».Malgré ses 16 ans et demi, Sophie Lamon garde les pieds sur terre, en l’occurrence celle de Macolin où l’équipe est en camp d’entraînement. «Ce n’est pas parce qu’on a eu une médaille aux JO qu’il faut se reposer sur elle. La concurrence est forte et il n’y a pas de véritable favori. Bien sûr, on espère faire aussi bien».

Les résultats de la saison de Coupe du monde, côté féminin surtout, permettent tous les espoirs. Gianna Hablützel-Bürki, Diana Romagnoli et Sophie Lamon totalisent onze places en finale, autrement dit dans les huit premières. «Ce sont les meilleurs résultats de Coupe du monde depuis dix ans que je suis là», relève l’entraîneur national Rolf Kalich. L’Allemand reste cependant prudent: «Je sais que nous pouvons viser une médaille. Mais, comme objectif de départ, je fixe une place dans la finale des huit meilleures, à l’individuelle et une place dans les huit par équipes. Chez les hommes, une place dans les huit à l’individuelle et dans les dix par équipes serait bien».

 

 

Paroles de ....

 ... Sophie Lamon

 - Etes-vous satisfaite de votre saison?

 -Oui. J’ai fait deux podiums en Coupe du monde juniors, deux places dans les huit en Coupe du monde seniors. Avant les JO de Sydney, j’étais 50e au classement mondial, aujourd’hui, je suis 20e. J’ai donc progressé. Mais je suis toujours en apprentissage.

 -16 ans, c’est l’âge où on a envie de sortir, de s’amuser. Est-ce difficile de sacrifier cela pour le sport?

 -Ce n’est pas un sacrifice, mais un choix. Je n’ai pas envie de faire autre chose. De plus, je suis avec des gens avec qui je m’entends bien. L’escrime est une passion. Je ne ressens pas de côté pénible ou lassant.

 -16 ans, c’est aussi souvent l’âge d’un conflit de génération avec les parents. Or votre père est aussi votre entraîneur...

 -Avec mon père, il y a des fois où je ne suis pas d’accord. Je l’exprime et nous nous expliquons. La communication est excellente. Le fait que mes parents soient aussi des sportifs favorise cette compréhension entre eux et moi.

  Bernard Morel

 

 

Oups! Gianna Hablützel-Bürki a l’air effrayée à l’idée d’éventuellement devoir croiser le fer avec le menaçant Français Hugues Obry. Et si les dames s’en sortaient à leur avantage dans les épreuves mixtes préconisées par le président de la FIE, René Roch?

Messieurs, en garde! (Le Matin, 19 octobre 2001)

Le président français de la Fédération internationale d’escrime (FIE), René Roch, a indiqué qu’il souhaitait «la mixité des épreuves par équipes dans chaque arme aux JO», pour libérer une place au sabre féminin aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004.

 Le Comité international olympique (CIO) a donné son accord pour accueillir le sabre dames, qui se développe rapidement à travers le monde, à condition de ne pas augmenter le nombre des épreuves et de rester à dix, comme à Sydney.

«Pour moi, la solution de la mixité est la meilleure, la plus intelligente, a poursuivi René Roch. Elle devrait satisfaire tout le monde». Selon ce scénario, dans chaque arme (fleuret, épée, sabre), il n’y aurait plus qu’une seule épreuve par équipes mixtes, avec deux escrimeurs et deux escrimeuses. En outre, M. Roch envisage un relais de six tireurs (trois filles et trois garçons), au sein duquel chaque arme serait représentée.

 Gianna Hablützel-Bürki croisera-t-elle une fois le fer avec Hugues Obry en compétition? Sophie Lamon défiera-t-elle Pavel Kolobkov. Et, le cas échéant, qui imposera la loi, la fille ou le garçon? L’idée permet des étincelles... pour autant qu’elle passe la rampe du Comité exécutif de la FIE, qui se tiendra à la fin de ce mois à Nîmes.

 La Suisse a des tireurs, mais pas de moyens (Le Matin, 2 novembre 2001)

 

«Nous ne pouvons qu’être très contents de notre bilan». Rolf Kalich, l’entraîneur national suisse, affichait une mine satisfaite hier à l’heure où se sont conclus les Mondiaux de Nîmes. Il a de quoi être fier de ses tireurs et tireuses, rentrés avec trois médailles dans leurs valises: deux d’argent (Basil Hoffmann et l’équipe féminine d’épée) et une de bronze (Gianna Hablützel-Bürki). Pas mal comme taux de réussite, sachant que les Suisses n’étaient engagés que dans les quatre épreuves d’épée.

 

Les résultats de Nîmes montrent surtout que l’escrime suisse a d’intéressantes perspectives d’avenir. Côté féminin, on ne peut certes pas parler vraiment de franche amitié entre Sophie Lamon, Gianna Hablützel-Bürki et Diana Romagnoli. «L’ambiance n’est pas au même niveau que celle de l’équipe masculine, mais elle s’est améliorée», relève Rolf Kalich. Et comme la Valaisanne, la Bâloise et la Zurichoise sont très complémentaires, elles forment une équipe redoutable. Bien sûr, il faut parfois faire face aux coups de gueule de Gianna Hablützel-Bürki. Là, Kalich est passé maître dans l’art de savoir calmer le jeu. Le prochain défi que l’Allemand s’est fixé est d’amener l’équipe masculine au même niveau que l’équipe féminine. Hier, elle a laissé entrevoir de belles promesses. D’autant que le plus âgé, Basil Hoffmann, n’a que 25 ans. Et Benjamin Steffen est encore en âge junior. «Cette équipe a de


l’avenir, estime Rolf Kalich. Si elle parvient à se qualifier pour les JO d’Athènes (pour cela, elle devra se classer dans les 8 premières du tournoi par équipes des Mondiaux 2003 à La Havane) elle a les moyens, j’en suis sûr, d’aller décrocher une médaille en 2004 ».

Reste cependant un problème de taille; les faibles moyens financiers de la fédération. L’équipe féminine a dû quitter Nîmes mercredi déjà, histoire d’économiser de l’argent. Quant à l’équipe masculine, elle n’avait pas de physiothérapeute à disposition. Basil Hoffmann, qui souffrait du dos hier, en aurait pourtant bien eu besoin. «Nous n’avons même pas pu participer à la totalité des frais des escrimeurs à Nîmes, dit Vladimir Ivanov, président de la Fédération suisse. Si nos résultats olympiques ont créé une bonne émulation chez les jeunes, les filles surtout, ils ne nous ont rien apporté au niveau du sponsoring. Malheureusement! »

Epée par équipes: satisfait, mais...

Il y a trois semaines, lors du camp d’entraînement de Macolin, Rolf Kalich disait: «Avec l’équipe masculine, nous visons une place dans les dix». En se classant neuvième, Basil Hoffmann et ses camarades ont donc atteint leur objectif. Ils ont donc de quoi être satisfaits, mais en même temps ne peuvent que regretter d’être tombés sur la redoutable Hongrie dès les 8es de finale. Au cours de ce match face au futur champion du monde, il n’y a rien eu à faire pour les Suisses. «La Hongrie était vraiment trop forte», constatait Basil Hoffmann.

Dans les autres matches en revanche, tant lors du premier contre la Biélorussie que dans ceux de classement face aux Pays-Bas, la Suède et la Russie, ils ont magnifiquement maîtrisé leur sujet. Notamment lorsqu’ils ont redressé une situation fortement compromise contre les Suédois. Le bel esprit de corps dont ont su faire preuve Marcel Fischer, Basil Hoffmann, Benjamin Steffen - impressionnant face à la Russie - et Michael Kauter y a été pour beaucoup.

 Bernard Morel

 BA