(Texte
relevé par Charles Beausire)
SOUVENIR DES CROISADES
Après avoir joué toute l’année aux jeux
chevalier l’épée à la mains dans une belle salle d’armes, allez donc vous
aérer dans la campagne genevoise et vous replonger dans l’atmosphère médiévale
des Hospitaliers de l’Ordre de Malte.
CHÂTEAU DE COMPESIÈRES
ALLEZ-Y JOUER LES CHEVALIERS
Si la campagne genevoise regorge de vieilles et belles demeures, le château
de Compesières mérite un regard particulier. Regard sur son environnement des
plus champêtres, au bas du Mont Salève. Regard sur son site et sa composition
architecturale, imposante et sobre à la fois. Mais aussi regard sur son passé
florissant qu’un musée, installé dans la «chambre neuve» du château, nous
fait revivre.
Car la Commanderie de Compesières
fut le chef-lieu du Genevois de l’Ordre Militaire et Hospitalier de
Saint-Jean-de-Jérusalem, plus connu sous le nom de l’Ordre de Malte.
Les chevaliers de l’Ordre souverain
de Malte, créé au début du XIIe siècle pour soigner et défendre les pèlerins
qui se rendaient sur le tombeau du Christ, jouèrent le rôle de «bouclier de
la chrétienté» en Méditerranée, toutefois sans jamais délaisser leur
service auprès de leurs «Seigneurs les malades». Ils occupèrent le château
de Compesières du XVe siècle, période de sa construction, jusqu’à la Révolution
française. C’était alors un hospice pour les pèlerins. Selon une coutume de
l’Ordre, le château fut construit en face de la porte de l’église afin que
les malades puissent voir l’officiant lors des cérémonies religieuses.
Lorsque le dernier Commandeur, Louis Gaspard Esprit de Tulle de Villefranche, quitta Compesières en 1792, la Commanderie devint une infirmerie militaire, puis une fabrique de salpêtre, avant d’être vendue aux enchères en 1796. Cédée en 1816 par les Royaumes de Sardaigne et de France à la République helvétique, elle fut récupérée par la municipalité en 1822. C’est en 1955 que la mairie de Bardonnex mit une pièce de la Commanderie à la disposition de l’Ordre de Malte pour y abriter un musée.
A contempler dans le musée une
magnifique croix de bois peint du XVe siècle, un ostensoir en cuivre doré, des
tableaux et portraits, des monnaies, médailles et décorations.
Ne manquez pas non plus la salle des
Chevaliers, ornée d’un remarquable plafond peint lors de l’occupation
bernoise (qui dura de 1536 à 1567).
L’église de Compesières, qui à
l’origine n’était qu’une petite bâtisse de style roman, fut donnée, en
270, par l’évêque de Genève Aymon de Menthonnay à l’Ordre de Malte. Elle
fut agrandie en 1633, puis pris sa forme actuelle lors d’une reconstruction en
1834-35. Sa dernière restauration date de 1953-54. A voir pour ses vitraux et
son plafond armorié. Ce dernier contient 165 caissons répartis en cinq travées
par les poutres maîtresses de la nef. Les symboles se divisent en trois
groupes: religieux, armes des commandeurs et camaïeux.
Source: Revue du TCS
CB