POUR LA NOUVELLE ANNÉE

 
                                                                                                                                                         

 

Pour une fois votre bulletin ne sera pas en retard de quelques mois pour relater un événement, mais de plusieurs siècles puisqu’il s’agit du calendrier révolutionnaire.

 

Cette période nous est contée par un Veveysan nommé Jean-Abraham Noverraz qui entra au service de Napoléon en 1809 comme valet de chambre, puis courrier de cabinet de 1811 à 1814.

C B

 

Le Fond de l’Air est frais

pour Floréal...

 

Paris août 1810

 

Constant mon collègue m’a fait voir une montre bien étrange avec un cadran décimal. Heureusement, m’a-t-il dit, depuis le 11 nivôse de l’an XIV, on avait supprimé tout cela, parce qu’avant, la Convention avait voulu adopter une réforme éclatante: la nouvelle division du temps! Le 22 septembre de l’année 1792 était devenu le premier jour de l’Ere Républicaine, les noms des jours et des mois étaient changés. La Révolution avait naturellement supprimé tous les saints, il y avait des jours qui s’appelaient topinambour ou cerfeuil, brocoli, chiendent, rhubarbe, cochon et ces mêmes jours, de midi à minuit, étaient divisés en dix parties; l’heure décimale valait deux heures 24 minutes anciennes, il fallait donc détruire toutes les anciennes montres et les horloges. Naturellement, personne n’y comprenait rien!

Cochons... fumiers... pas de chance pour les enfants nés en mars et avril!

 

Le 1er décadi s’appelait tonneau! En l’an II, comme on ne savait pas très bien que faire de cinq jours complémentaires, on les a appelés les «sans culottides», si bien que, le 17 septembre 1794, la Fête de la Vertu tomba le 1er sans-culottide! Le 16 vendémiaire, un sextidi, on fêtait Belle de Nuit qui désignait, non pas une ribaude, mais une fleur. Le jour «Vache» tombait un quintidi, le 15 pluviôse.

 

L’auteur du calendrier, le poète Fabre d’Eglantine, fut guillotiné le 14 germinal de l’an II, le jour de Laitue. On eût dit que les saints, chassés du calendrier, le tournaient en dérision: il n’y eut pas un souffle de vent en ventôse, et, en l’an II, pluviôse connut la plus grande sécheresse. «Fabre avait inventé le calendrier, mais il avait puisé son inspiration auprès d’un Suisse; ton Jean-Jacques Rousseau qui prêchait le retour à la terre. Tous ces révolutionnaires sanglants et romantiques marchaient dans les pas vénérés du Promeneur Solitaire...»

 

A tripatouiller le calendrier et les pendules, en étirant la semaine jusqu’à neuf heures de travail contre un décadi de repos, la Révolution, en voulant imposer des journées de travail bien plus longues, échoua; les Français rechignèrent d’apprendre par coeur 360 noms, les porteurs d’eau auvergnats refusèrent de dire «fait sacrement doux pour frimaire» et pas un concierge ne se hasarda à dire que «le fond de l’air est frais pour floréal...»

 

 

 

La retraite désespérée des assaillants

 

LETIZIA PITIGLIANI. L'ESCALADE

 

Letizia Pitigliani, artiste américaine, aime la Suisse. Après des recherches suivies d'une exposition sur les fêtes suisses en 1995, elle s'emballe pour le tour du monde de Bertrand Piccard et prépare une exposition qui eut également lieu chez Cramer à Genève, où furent exposées 33 aquarelles sur le thème du ballon à travers les siècles.

 

Il y a deux ans elle décida de se consacrer à l'Escalade et à son 400e anniversaire. Elle connaissait déjà le sujet ayant dessiné l'affiche de l'Escalade pour la compagnie 1602 en 1995 et ayant assisté à 3 commémorations.

 

Ses recherches lui permirent de dessiner 20 aquarelles qui sont exposées jusqu'au 21 décembre à la Galerie Cramer, qui a également édité un livre "L'Escalade" contenant une préface et une postface de Alain Hidber, historien et président du Cercle d'Etudes et de Reconstitution historiques de Genève et la reproduction en couleurs des aquarelles, chacune précédée d'une explication historique de Catherine Fuchs.

 

Le livre (22,5 x 26,5 cm) de 48 pages, 21 reproductions en couleurs peut être acquis lors de la visite de l'exposition ou commandé à la Galerie Patrick Cramer, 13, rue de Chantepoulet, 1201 Genève, Tél. 022 732 54 32, Fax 022 731 47 31, e-mail pcramer@cramer.ch au prix de Fs. 30.- ou de Fs. 35.- avec le CD reproduisant les œuvres.

 

Celui qui est là-haut, le Maître des batailles