TRAC
AU STRESS
texte
relevé par Charles Beausire
Il n’y a pas besoin de brûler les
planches ou de participer à un tournoi de coupe du monde pour sentir l’appréhension
et la nervosité monter sur soi. Bien rare sont ceux qui participent à des compétitions
avec la même tranquillité d’esprit que lorsqu’ils se rendent à la salle
pour tirer au plastron du Maître.
Monsieur Piffareti psychologue du
sport a publié dans le Temps un petit article à ce sujet.
Les conseils qu’il donne aux
pratiquants de divers sports pour aborder ces instants si particuliers m’ont
paru valable pour les escrimeurs et je vous encourage à lire cet article et à
essayer de mettre ces bons conseils en pratique.
LA
MI-TEMPS DU PSY
par
Mattia Piffareti
La
compétition est une collaboration déguisée
A vrai dire, la compétition est la plus
grande source de stress, chez les athlètes. En effet, lorsqu’ils viennent me
consulter, 7 fois sur 10, ils souhaitent être à même de gérer les paramètres
liés à la situation compétitive. Très fréquemment, l’individu remarque
ces sautes d’humeur, des changements d’états d’âme qui lui échappent
complètement et qui sont à mettre en relation avec l’événement sportif.
Une jeune patineuse, pourtant calme et paisible s’étonnait, pas plus tard que
l’autre jour, de ses coups de rage lorsqu’elle ratait un exercice pendant
son programme. Un tennisman, par contre, me faisait part de son agitation au début
des matchs qu’il percevait comme très importants.
Le moment compétitif est donc
ambivalent. D’une part, le sportif cherche et désire se mesurer avec
l’autre, mais cette confrontation donne lieu à des craintes et des blocages.
Pour soigner l’anxiété qui en découle, mon travail se concentrera sur les a
priori de la personne. En effet, le stress compétitif naît de l’interprétation
psychologique que le sportif donne à l’événement. C’est la manière dont
le compétiteur perçoit la rencontre qui détermine l’état émotionnel.
Lors d’une intervention sur le terrain,
j’ai entendu un entraîneur s’exclamer: «Allez les filles, la compétition
est aussi une forme de collaboration». Avec ces mots, il poussait quatre
adolescentes à rivaliser lors d’une série de 100 mètres sur une piste
d’athlétisme. Cet encouragement, qui peut paraître très mal placé, est par
contre très subtil et nous révèle les origines mêmes de la compétition. «Cum-petere»,
du latin «quête commune», et j’ajouterais, en direction d’un même
objectif. Par conséquent, conseiller à des sportifs qui subissent la
confrontation avec l’autre de transformer l’adversaire en un partenaire de
recherche, c’est leur offrir en réalité un cadre de compétition plus sécurisant.
Ainsi, cette nouvelle vision
permettra au joueur de tennis d’envisager le match en tant qu’opportunité
pour se surpasser et augmenter la qualité de son propre jeu. La patineuse, de
son coté, ne devra plus s’énerver à chaque erreur la pénalisant aux yeux
des juges. En effet, leurs évaluations sont autant d’occasions pour apprendre
et se rapprocher de la bonne performance. Enfin, pour nous tous, que cela soit
au travail ou sur un terrain, accueillons la rivalité comme un défi qui n’a
pas forcément des perdants. En effet, tout le monde peut y trouver une niche
dans laquelle progresser dans le respect de l’autre. Merci le Romains.
Source:
Le Temps